Tribunal administratif du logement
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Le Tribunal met à votre disposition des résumés de décisions portant sur différents sujets.
Cet outil pourrait vous être utile pour rédiger votre demande ou encore dans le cadre d’une séance de conciliation. Par exemple, il pourrait vous aider à estimer le montant des dommages et intérêts auquel vous avez droit ou encore la nature des ordonnances susceptibles d’être émises par le Tribunal.
Les exemples de jugements qui suivent sont présentés à titre indicatif seulement.
Plusieurs facteurs peuvent influencer la décision d’un juge administratif. Il peut s’agir d’une clause prévue au bail, de la pertinence et de la qualité de la preuve soumise, etc. En résumé, chaque cas est différent et chaque décision dépend de la preuve qui sera faite au Tribunal.
Nature du problème
Résidence pour aînés
Violence physique et verbale
Sécurité des autres occupants
Salubrité des lieux loués
La locatrice demande :
Le bail est résilié.
Le locataire est tenu, pendant toute la durée du bail, d'user du bien loué avec prudence et diligence et il doit maintenir le logement en bon état de propreté.
Par ailleurs, il ne doit pas contrevenir aux obligations légales prescrites en matière de sécurité ou de salubrité des lieux loués.
Le locataire a un comportement agressif, menaçant et totalement inapproprié, envers les employés de la locatrice comme les autres locataires de la résidence.
Le locataire n'entretient pas le logement adéquatement, en refusant de le nettoyer et de conserver les lieux propres, nuisant ainsi à l'éradication de la vermine.
Ces comportements compromettent la sécurité des autres occupants et des employés de l'immeuble.
Résidences Soleil Pointe-aux-Trembles c. Lirette (14 janvier 2021)
Bruit excessif de façon régulière et récurrente
Utilisation sans droit des places de stationnement privées
Le syndicat des copropriétaires demande la résiliation du bail.
Le logement est une unité privative d’un immeuble détenu en copropriété divise (condo).
La locataire et ses invités chantent et dansent au son d’une musique très forte et crient aussi, ce qui trouble la jouissance paisible des autres occupants de l’immeuble.
Absence de collaboration de la locataire.
SDC phase 47-GR03-bloc190 (Kabura) c. Touré (6 mars 2019)
Chantier de construction situé en face de l’immeuble
Les locataires demandent :
(loyer mensuel de 1 416 $)
Le juge administratif accorde aux locataires :
Les travaux ont causé beaucoup de bruit et de poussière.
Les locataires ont été dérangés par le déneigement du chantier, qui était effectué pendant la nuit ou tôt le matin.
Existence de problèmes de bruit graves, sérieux et récurrents.
Perte de jouissance des lieux loués pendant toute la durée du bail, soit du 1er juin 2016 au 30 juin 2017.
Guillemette c. Façades du Mesnil Phase 2 (18 décembre 2018)
La locataire trouble la jouissance paisible des autres occupants de l’immeuble
Résidence privée pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes
Comportement agressif de la locataire
Le locateur demande :
La locataire est agressive, a régulièrement des altercations avec d’autres résidents, insulte les gens et tient des propos inappropriés et blessants.
Certaines personnes se privent d’aller manger à la cafétéria et de participer à des activités en raison des agissements de la locataire.
Cette situation crée un alourdissement anormal de la gestion de l’immeuble pour le locateur, qui doit constamment gérer les plaintes et les conflits entourant la conduite de la locataire.
Les « victimes » de la locataire ont besoin de se sentir protégées en résidence, un milieu de vie particulier.
8168091 Canada inc. (Résidences Soleil Manoir Plaza) c. Lechasseur (29 octobre 2018)
Logement surpeuplé
Logement de 4 pièces ½ habité par 5 personnes (famille composée de 2 adultes et 3 enfants)
Troubles de jouissance causés par les locataires (bruit et utilisation inadéquate de l’aire de stationnement)
Le bail n’est pas résilié.
La surface totale des espaces habitables d’un logement doit être d’au moins 8,5 m2 par personne qui y a domicile (art. 42 du Règlement 03-096 sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements de la Ville de Montréal).
Information manquante : surface totale du logement des locataires.
La preuve de bruits constants, excessifs et déraisonnables est inexistante.
9322-1836 Québec inc. c. Nganga (5 mars 2019)
La locataire fume dans les aires communes de l’immeuble
Odeur
Bruit
L’article 2 paragraphe 7 de la Loi sur le tabac prévoit une interdiction de fumer dans les aires communes des immeubles d’habitation comportant 6 logements ou plus.
La locataire nuit à la jouissance paisible des lieux des autres occupants de l’immeuble :
Immobilière Cap 21 inc. c. Depelteau (6 février 2019)
La locatrice habite le rez-de-chaussée de l’immeuble (duplex)
Harcèlement (art. 1902 C.c.Q.)
La locataire demande des dommages-intérêts et des dommages punitifs.
(loyer mensuel de 565 $)
La juge administrative accorde à la locataire :
Le Tribunal n’a le pouvoir de punir le harcèlement que s’il a pour but de restreindre la jouissance des lieux ou d’obtenir le départ de la locataire.
Le harcèlement dont la locataire est victime de la part de la locatrice se manifeste de plusieurs façons :
Ringuette c. Strunzinsky (4 février 2019)
Copropriété divise
Non-respect de la déclaration de copropriété (interdiction d’animaux)
Le syndicat est substitué aux droits de la locatrice par le biais de l’article 1079 C.c.Q.
Les disputes conjugales sont fréquentes et surviennent dans la nuit. Cela constitue des inconvénients anormaux qui excèdent les limites de la tolérance.
Les préjudices subis sont nombreux :
La déclaration de copropriété interdit la présence d’animaux.
La présence du chien cause un préjudice sérieux au syndicat : accumulation d’excréments sur le balcon, odeurs, jappements fréquents.
Syndicat Terrasse Chavoin c. Romain (21 juin 2018)
Harcèlement
Travaux interminables
Le locataire demande 15 000 $ en dommages punitifs.
Le tribunal accorde au locataire 5 000 $ en dommages punitifs.
Le locataire a été victime de harcèlement de la part du locateur, qui a cherché, par ses gestes répétitifs, à l’évincer du logement qu’il occupait depuis près de 30 ans.
À titre d’exemple, des bruits émanant du logement du locateur, qui occupe l’immeuble (duplex), sont considérés comme anormaux : cognements répétitifs, cris d’enfants incessants, travaux interminables.
Doiron c. Mohd Chowdhury (31 juillet 2019)
Le locataire possède un chat, alors que les animaux sont interdits.
Le locataire demande :
Le tribunal rejette la demande du locateur et accorde au locataire 500 $ en dommages punitifs.
Le fait pour le locateur de causer volontairement la rupture d’eau dans le logement afin de forcer le locataire à modifier le bail constitue du harcèlement.
Le geste du locateur a été fait de manière à restreindre le droit du locataire à la jouissance paisible des lieux et est répréhensible.
Le locataire contrevient au bail en possédant un chat à des fins de compagnonnage et non à des fins de zoothérapie.
Pour obtenir la résiliation du bail, le locateur devait prouver que cette situation lui cause un préjudice sérieux, ce qu’il n’a pas fait.
Horatius c. Viau (21 août 2019)
Comportement agressif
Menaces
La locatrice demande la résiliation du bail.
Le locataire se déplace armé d’un long bâton et n’hésite pas à user de violence pour se venger.
Il a un comportement violent et incompatible avec son obligation de bonne foi dans ses rapports avec la locatrice et ses représentants.
Le locataire trouble la jouissance paisible des autres locataires par le risque qu’il représente.
Tous ces faits démontrent qu’il cause un préjudice sérieux à la locatrice.
Cap Reit GP inc., s.e.c./Cap Reit c. McCorquodale Alton (12 décembre 2019)
Consommation de drogue
Trafic de drogue
Actes de violence
Punaises de lit
Blattes
Le locataire permet que son logement ainsi que les aires communes de l’immeuble servent de lieux de rendez-vous pour l’achat et la consommation de drogues et pour l’abus d’alcool.
La locatrice subit un préjudice sérieux étant donné l’ampleur, la fréquence et la gravité du comportement dérangeant du locataire et des personnes auxquelles il permet l’accès aux lieux loués.
Le locataire refuse de collaborer à l’éradication des punaises de lit et des blattes présentes dans le logement.
Habitations populaires de Parc Extension c. St-Amour (18 décembre 2019)
Bagarre
La locatrice demande la résiliation de 2 baux.
Le tribunal suspend la résiliation des baux en cause et ordonne aux 2 locataires de garder la paix ainsi que de s’abstenir de s’en prendre physiquement aux autres locataires de l’immeuble.
Deux locataires qui habitent des logements distincts en sont venus aux coups.
Ce seul événement fait subir un préjudice sérieux à la locatrice, qui a l’obligation de procurer à l’ensemble des locataires de l’immeuble une certaine quiétude de même qu’un milieu sécuritaire.
Depuis la bagarre, les locataires ne se sont pas revus et n’ont pas eu d’autres comportements répréhensibles.
Office municipal d’habitation de Prévost c. Therrien (6 janvier 2020)
Accès aux lieux loués
Absence d’avis
Vie privée
La locataire demande :
Les locateurs demandent :
Le Tribunal accorde à la locataire :
Les locateurs ont droit à :
Le locateur n'a pas le droit de s'introduire dans un logement, même après avoir cogné, sans avoir donné un préavis de 24 heures à son locataire, à moins d'une urgence.
Le locateur a porté atteinte à la vie privée de la locataire en pénétrant dans son logement sans autorisation, et ce, à plusieurs reprises.
Il ne pouvait non plus prendre la décision d'emmener le chien de la locataire dans un refuge.
Grant c. Gravel (20 août 2020)
Trouble de jouissance causé par un autre locataire
Propos racistes tenus par le représentant de la locatrice
(loyer mensuel de 396 $)
La locataire n'a pas la pleine jouissance de son logement à cause des comportements et des agissements de ses voisins.
En raison du bruit, la locataire ne peut utiliser l'une des chambres de son logement.
Le représentant de la locatrice a tenu des propos racistes à l'endroit du fils de la locataire, lesquels visaient aussi cette dernière.
Les dommages moraux doivent être reliés à des facteurs comme le stress, l'anxiété ou à d’autres contraintes diverses, occasionnés par le comportement du locateur et non par la perte de jouissance, qui est compensée par la diminution de loyer.
Arcuri c. Coopérative Belles-Fleurs (28 septembre 2020)
Troubles de jouissance
Troubles mentaux
Intervenant social
Le Tribunal :
Étant donné que les occupants du logement bénéficient d’un suivi par des intervenants sociaux en lien avec leurs problèmes de santé mentale, il est préférable de rendre différentes ordonnances plutôt que de mettre fin au bail.
La locataire n’a pas été victime de harcèlement ou d’intimidation de la part du locateur.
Delli Quadri c. Ratté (21 janvier 2021)
Caméra de surveillance
Le Tribunal ordonne au locataire de :
Un locataire doit avoir de bons motifs afin de pouvoir installer des caméras qui débordent du bien loué, ou obtenir l’autorisation du locateur.
Le locataire ne peut capter des images de la rue, un espace partagé par l’ensemble des résidents du parc de maisons mobiles.
Les articles du règlement annexé au bail sont raisonnables puisqu’ils visent à assurer un environnement sain et plaisant. De plus, ils s’appuient sur le droit de direction de la locatrice.
Domaine des maisons modulaires Deux-Montagnes inc. c. Bernier (2 février 2021)
Accès au logement
Enlèvement des biens du locataire
Jouissance paisible des lieux loués
(loyer mensuel de 950 $)
Le Tribunal accorde au locataire :
Le mandataire de la locatrice a eu un comportement répréhensible. Il est entré dans le logement du locataire avant la fin du bail, sans y être autorisé. Il a enlevé les biens qui s’y trouvaient encore et il les a jetés. Il n’a pas cherché à communiquer avec le locataire pour obtenir la confirmation qu’il s’agissait de biens sans valeur dont il pouvait se départir.
Le mandataire de la locatrice a violé le droit du locataire à sa vie privée, à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, à l'inviolabilité de sa demeure et au respect de sa propriété privée. Comme il y a eu une atteinte illicite et intentionnelle à un droit prévu à la Charte des droits et libertés de la personne, le locataire a droit à des dommages punitifs.
Weill c. 9123-8584 Québec inc. (18 novembre 2021)
État du logement
Travaux de rénovation
Le locataire (dossier no 1) demande :
Les locataires (dossier no 2) demandent :
(dans les 2 dossiers, le loyer mensuel est de 400 $)
Dans le dossier no 1, le Tribunal accorde au locataire :
Dans le dossier no 2, le Tribunal accorde aux locataires :
Le locateur s’est livré à un harcèlement régulier et constant envers l’ensemble des locataires et il a eu envers eux un comportement souvent agressif. Il s'est livré à une escalade dans ses manœuvres dans le but de restreindre leur droit à la jouissance paisible des lieux loués et de les inciter à quitter ceux-ci.
Les agissements du locateur ont causé aux locataires de la détresse morale, un stress continu, un profond désarroi ainsi qu'une perte de jouissance des lieux pendant environ 18 mois.
Yule c. Roussy (7 décembre 2021, rectifiée le 18 juillet 2022)
Note au lecteur : Les exemples de décisions ci-dessus ont été sélectionnés et résumés par SOQUIJ. Ils peuvent, dans de rares cas, avoir fait l’objet d’un appel ou d’un pourvoi devant une instance supérieure. Si vous souhaitez citer un de ces jugements devant un tribunal, il est recommandé de faire une vérification auprès du plumitif du palais de justice concerné.
Au besoin, vous pouvez consulter d’autres décisions en matière de bail de logement en utilisant le moteur de recherche disponible gratuitement dans le site de SOQUIJ. Pour optimiser les résultats, il suffit de sélectionner un tribunal (ex. : Tribunal administratif du logement), puis d’inscrire des mots-clés tels que « bruit », « moisissure », « zoothérapie », « résiliation », « expulsion », etc.